Pour le client comme pour l’établissement bancaire, l’assurance est une condition nécessaire à l’obtention d’un prêt ou d’un rachat de crédits. Elle est primordiale pour se protéger, protéger ses proches et exclure les situations d’impayés. Il existe beaucoup de conditions et de termes techniques qui font qu’il n’est pas toujours facile de comprendre son assurance emprunteur. On fait donc le point avec notre expert Maxime Rapnouil, responsable de la marque BROOKÉO et fin connaisseur de ce sujet.
C’est l’établissement bancaire qui décide si le crédit doit être accordé avec ou sans assurance. Toutefois, une banque proposant un crédit sans assurance pourrait, à terme, être tenue responsable pour défaut de conseil. Dans la majorité des cas, même chez les établissements spécialisés en rachat de crédits, l’assurance emprunteur est présentée comme une condition nécessaire à l’obtention du prêt.
« Bien que la plupart des banques réclament une assurance, elles n’imposent pas toujours une couverture à 200 %. Il est possible d’envisager une répartition différente, par exemple 100 % sur la personne ayant les revenus les plus élevés, et un pourcentage inférieur sur le co-emprunteur. Les banques peuvent ajuster les quotités selon la situation du foyer », détaille Maxime.
Assurer un rachat de crédits est une sécurité pour le prêteur. Face aux aléas de la vie (accidents, chômage, décès...), la banque doit être couverte pour continuer à percevoir les paiements des clients et ainsi à éviter les situations d’impayés.
Pour le client, souscrire à une assurance, c’est :
Les clients vont avoir une première chose en tête, c’est le prix, combien ça va leur coûter. Mais toutes les assurances ne peuvent pas être comparées uniquement sur la base du prix. Il est important de bien examiner les garanties et les couvertures proposées. Par exemple, la définition d'une incapacité temporaire totale (ITT) peut varier d'une assurance à l'autre. Aussi, pour certaines professions (comme les militaires ou les chimistes), des exclusions ou des surprimes peuvent être ajoutées, en raison des risques associés à leur activité.
« Pour résumer, il est possible d’être couvert pour de nombreux risques, mais il faut trouver un juste équilibre entre les garanties pertinentes à la situation du client et le coût le plus juste », conclut Maxime.
Il y a donc le prix, les garanties et les exclusions, citées plus haut, mais d’autres méritent d’être traités comme les principes forfaitaires et indemnitaires, les délais de carence et de franchise :
Elles peuvent varier en fonction du profil, de l’état de santé, de l’âge et du métier de l’emprunteur. Certaines personnes peuvent se voir exclues de l’accès au rachat de crédits, uniquement du fait de l’assurance, ce qui peut être perçu comme une injustice.
Voici un état des lieux des démarches, du plus simple au plus complexe :
En cas de gros problèmes de santé, l’emprunteur peut se voir imposer des surprimes médicales en raison du risque accru. Il peut également être confronté à des exclusions de couvertures spécifiques et parfois, l’assurance peut même être refusée.
L’info en +
Pour les personnes présentant un risque aggravé de santé, il existe la convention AERAS (Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé). Si cette convention ne fait pas l’objet d’un refus, le coût de l’assurance reste malgré tout très élevé. De plus, le risque est souvent couvert par un groupe d’assureurs qui se partagent la responsabilité.
Grâce au Taux Annuel Effectif d’Assurance (TAEA), il est facile aujourd’hui de faire ce calcul. Il suffit de prendre le montant du crédit, de le multiplier par le TAEA exprimé en pourcentage, puis de multiplier le résultat par le nombre d’années du crédit. Enfin, il faut diviser ce total par le nombre de mois, ce qui permet d’obtenir la prime mensuelle d’assurance.
Exemple, pour un crédit de 100 000€ avec un TAEA de 2 % :
- 100 000€ x 2 % = 2 000€ ;
- ensuite, on multiplie par la durée du crédit (20 ans) : 2 000€ x 20 = 40 000€, qui correspond au coût total de l’assurance sur 20 ans ;
- puis, pour obtenir la prime mensuelle, on divise par le nombre total de mois (20 ans = 240 mois) : 40 000€ ÷ 240 = 160€ par mois.
Ce calcul est d’autant plus pertinent que certaines banques proposent des primes d’assurance constantes (linéaires) tandis que d’autres optent pour des primes dégressives (qui varient en fonction du capital restant à rembourser). Le choix le plus éclairé dépend, ici, de la durée de détention du prêt par le client.
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